Paris-Roubaix Challenge.
Oui vous voilà sur un site de course à pied, et pourtant je vais vous parler de cyclisme. Oui, car cela reste du sport avant tout, et on peut y trouver une autre forme de bien-être bien-sûr.

Quoique, pour se frotter aux pavés du Nord, je comprends trop tardivement que ce surnom est loin d’être mensonger.
Retour en arrière, il y a à peu près un an de cela.
Je commence à programmer mon année sportive qui passera par du cyclisme version ultra-endurance.
Pour ce faire, je choisis comme première course le Paris-Roubaix Challenge. Sans trop savoir ce que c’est, hormis que c’est un tracé mythique voir légendaire, et que c’est plutôt roulant. A savoir plat.
Ce qui convient parfaitement à mon plan d’entraînement, mais aussi à la bonne date pour réaliser une telle distance à savoir 145km.
35 euros ce n’est vraiment pas cher en plus, alors je fonce et m’inscris.
Sauf que par la suite je commence à rechercher des vidéos de cette course, en les montrant à madame, avec enthousiasme nous cliquons sur la première venue. Et là, c’est le choc.
On y voit des mecs tomber de toute part. Des cyclistes sur le bord des pavés en train de réparer par dizaine leur montures à cause des chocs.
C’est la douche froide. Mais au final, c’est un beau challenge que je compte bien relever, puisque j’ai 6 mois devant moi pour apprendre, comprendre et appliquer les méthodes étudiées, dénicher et faire de mon vélo Gravel une machine qui tiendra le pavé.
Je vous passe la prépa technique qui est très intéressante mais longue à expliquer . N’hésitez pas à me demander si besoin.
On se barre direct sur place à Roubaix, où je vais découvrir le décor d’une course cycliste très populaire.
Le programme de cette course est donc de réaliser un bout du parcours des élites en partant de Roubaix pour arriver à … Roubaix.
Et oui, ce n’est donc pas le même type de course que celle des pro. Mais elle est tout de même fort interessante vous allez voir.
Je décide de garer ma voiture la veille de la course près du départ et de rentrer au bercail (l’hôtel ) . Nous serons presque 4000 le lendemain, autant dire que pour se garer cela risque d’être compliqué.
Je viendrai donc en vélo, ce qui me prendra 20 minutes.
Me voilà à 6h du matin sur mon vélo, prêt à partir vers le départ.
Belle surprise, les pistes cyclables sont légions dans ce coin et très bien pensées.
C’est clairement agréable de rouler que ce soit en ville comme sur les grands axes.
La magie de l’évènement opère de plus en plus que l’on s’approche du départ. Ce ne sont plus des routes qui sont devant moi mais des voies cyclables. Car il en arrive de toute part, au point de voir une marée de vélos prenant place sur la totalité de la route.
Et franchement ça en jette. Le ton est donné, va y avoir du monde en 2 roues.

J’enquille direct le premier sas de départ. Car nous l’apprenons peu de temps avant l’épreuve, les élites femmes partant d’un départ plus lointain risquent de nous rattraper, et si nous n’allons pas à une allure moyenne de 18km/h. C’est la voie de déléstage.
Il était hors de question que j’en fasse parti.
Ne me connaissant pas encore assez bien, ainsi que mon vélo fraîchement upgradé pour l‘occasion, je m’estimais le faire à 19km/h au mieux.
Bam top départ. Je discute avec les cyclistes aux alentours.
Première impression, le cycliste n’est pas trop bavard et ce sera le cas tout du long.
Autant dire que pour moi, cela reste fade comme sensation si on ne partage pas des moments conviviaux à mon niveau.
Alors la première partie ce sont des longues routes de campagnes, magnifique avec un levé de soleil rasant au loin. C’est beau, mais on file et je me rend compte qu’en roulant en groupe on avance plus vite.
En bref, nous filons durant 50 km vers le sud pour rejoindre le tracé officiel et commencer la première section pavée.
Et la première n’est autre que la fameuse trouée d’Arenberg.

Alors le pavé ça se traverse vite, le plus vite que l’on peut et sur la partie la moins pourrie. Au milieu de la route.
Oui, mais il faut imaginer que rouler sur le pavé du Nord c’est un peu comme dévaler une pente raide en courant.
Au début on appréhende, mais avec l’expérience on apprend à gérer et filer plus vite.
Parce que l’expression « plus c’est long plus c’est bon » n’est pas du tout justifiable.
Ca tabasse sévère. Tous les points de contact en prennent pour leur grades.
Il faut s’imaginer que c’est comme monter un col avec un sol irrégulier, comme des gros graviers par exemple.
Il faut tout le temps pousser sur les pédales en réduisant sa cadence.
Je peux vous dire que une fois sorti de la section pavée vous êtes cuit !!

Et il y a 18 sections pavées à passer . Sur les 90 km restant, nous avons 35 km cumulés de sections pavées.
La technique que j’ai trouvé et qui s’avère être la bonne, est d’envoyer sur le pavé et de faire tourner les jambes sur les sections routes pour récupérer au mieux . Car une fois sorti d’une section pavée, en moyenne nous avons 5 km de route maximum avant la suivante. Ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour se refaire le caisson.
Bon sur le parcours, à moins de rouler en bande, ça parle pas trop. Et quand tu essaies de parler, peu sont répondant.
Pour beaucoup, je crois que la performance prime sur la convivialité.
J’ai passé l’âge de la performance et ne l’ai jamais eu en fait. J’ai aussi vite compris qu’on ne se rappelle que du premier, toutes épreuves confondues.
Je ne trouve pas de groupe convenant à mon rythme.
Je me fais littéralement fumer sur la route, alors que sur le pavé, plus je franchis ces tronçons de déglingos, plus j’aligne les dépassements avec force

Mon aptitude au roulage Gravel m’aide beaucoup. Le vélo est calibré pour ça en fait. C’est un vrai plus.
La préparation spécifique musculaire est un vrai plus aussi.
Je n’irais pas à dire que c’est un plaisir, car les pavés c’est vraiment un truc de dingue. Ce n’est pas posé de manière lisse et régulière.
C’est défoncé de partout. On a la vue qui se trouble par endroit pour vous dire.
J’ai vu des bidons sautés de leur vélos. Des mecs perdent leurs lunettes aussi en roulant.
Sans compter les vélos sur le bas côté, retournés pour les réparations de fortune.

Puis les bras prennent cher aussi.
Bref il faut le vivre pour le comprendre.
Parce qu’il y a un autre aspect de la course qui en vaut la peine, ce sont les nombreux touristes supporters qui se garent en camping-car le long des sections pavées .
Ils sont là pour en prendre plein la vue, mais aussi pour vous encourager. Drapeaux et décos en tout genre pour égayer vos sens.
C’est assez sympathique, toi tu es dans l’effort du pavé et eux sont assis comme au camping, ricard à la main et chips sur la table.
J’ai toujours aimé le mélange atypique dans le sport. Ca donne un aspect sympathique à l’épreuve.
Les sections pavées sont classées de 1 à 5 étoiles, ce qui vous donne un repère de difficulté. Plus il y a de nombres d’étoiles, plus c’est cassant et long en distance.
Le tronçon le plus long doit faire 2,5km .

Alors, si vous arrivez à franchir ces 17 tronçons, vous arriverez sur le dernier à Roubaix même.
Et là vous aurez droit à une ligne d’arrivée comme pour les élites.
Puisque les femmes arriveront par la suite sur le même tronçon. Banderoles sponsoring de partout, ainsi que le monde s’agglutinant sur les abords vous encourageant comme jamais.
C’est une superbe sensation.

Puis on finit dans le mythique vélodrome de Roubaix. Je crois que pour comparer, c’est comme si un touriste français passerait devant un monument comme la Tour Eiffel par exemple.
C’est une case à cocher dans son palmares de cycliste.
Bref, vous l’aurez compris cette course n’est pas aisée à faire mais elle est à cocher si vous êtes fan de ce sport.
Vous aurez de merveilleuses surprises, et serez fiers de vous, d’avoir été au bout de cette épreuve pas comme les autres . Plus jamais j’irais sur cette course de dingue.
Quoique 😉
1 commentaire
Steph · 5 mai 2022 à 7 h 18 min
Génial ton article. Et belles photos, on voit que tu as kiffé cette course. Bravo Séb, objectif atteint, maintenant les 600km du Mosel’spatz